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                            BIBLIOGRAPHIE                            467

«  cessivement et avec solennité des députations fraternelles de l'Isère,
«  du Gard, des Bouches-du-Rhône, de l'Hérault et de la Gironde,
«  apportant leur adhésion au cri de ralliement proposé : Résistance à
«  l'oppression. »
   C'est le récit de la fête donnée pour la réception de la délégation
marseillaise que publie M. Véricel. Il fait connaître les sentiments
républicains qui animaient alors la population lyonnaise, et il établit
d'une façon indiscutable le caractère du mouvement du 29 mai 1793,
attribué quelquefois à une réaction royaliste, et qui n'était en réalité
que la lutte de la cité pour la défense de ses franchises municipales.
   Cet intéressant document nous fait attendre avec impatience les
autres, dont M. Véricel nous promet la publication.
                                                             G. S.




PAGES D'AMOUR, poésies de CAMILLE R O Y , avec une préface de
 NIZIEK DU PUITSPELU. — Lyon, Mougin-Rusand, 1887, in-18 Jésus.
  Un très joli petit volume, papier teinté.


         ui n'a pas fait un premier volume, en sa vie? Qui, en sortant
          du berceau, n'a pas jeté un premier cri de joie, de liberté et
d'amour? Mais qui jamais a pu faire un tome second digne du pre-
mier ? Qui a pu reprendre une seconde fois son vol vers les espaces
infinis après avoir touché la terre ? Qui a bu deux fois à la coupe de
l'inspiration et du génie ?
   Mille poètes, à ma connaissance, ont été acclamés à leur première
publication et n'ont pas eu le même succès à la seconde. Et, pour ne
citer que les plus célèbres, après les Méditations, Lamartine n'a-t-il pas
donné les Harmonies, Jocélyn, la Chute d'un ange? Hugo n'a-t-il pas
suivi la même progression : Odes et ballades, un chef-d'œuvre; les
Orientales, idem ; les Feuilles d'Automne, les Chants du Crépuscule, les
Voix intérieures ?
   On n'est jeune qu'une fois. On n'a qu'un printemps ; il n'y a qu'un
âge pour cueillir les fleurs. A la naïveté succède le savoir-faire ; on
devient habile ; on n'est plus charmant.
    Nous avons pris nos exemples bien haut, peut-être, afin d'avoir