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                     ET DEVANT LA LOI                     367

peut d'ores et déjà, affirmer que les garanties de sécurité
actuelles ne recevront aucun complément.
   Quelles que soit l'élévation et l'indépendance de son
caractère et de son intelligence, le magistrat ne saurait
improviser des connaissances qui s'obtiennent unique-
ment par des études spéciales associées à une expérience
pratique de tous les jours. Pour juger sainement, il sera donc
obligé de s'appuyer sur l'avis des hommes compétents, son
intervention devient dès lors, inutile sinon dangereuse.
   Ce dernier terme peut sembler exagéré ou paradoxal : il
résulte cependant des raisons mêmes dont on se sert pour
motiver cette mesure. S'il est, en effet, permis de supposer
des intentions ou une complicité criminelle de la part de
ceux qui sont appelés à mettre au jour la situation d'un
individu prévenu d'aliénation mentale, la condition de ce
dernier sera singulièrement aggravée; il court la chance de
se voir absolument condamné à être fou et enfermé comme
tel, par un jugement régulier; et l'on sait combien il est
difficile de faire rapporter une décision judiciaire. Il sera
désormais pourvu d'un casier véritable rivé à son existence
entière.
   Les-avantages de cette nouvelle disposition, relativement
à la sécurité personnelle ne sont pas mieux établis; le
contrôle administratif établi par la loi de -1838, n'excluait
en aucune façon l'action judiciaire quand elle était motivée.
On se prive donc de ces garanties en même temps que l'on
aggrave la situation de l'aliéné et que l'on expose à un
grave préjudice les intérêts et l'honorabilité des familles
dont le secret ne peut plus être respecté. Personne n'ignore,
en effet, combien la divulgation toujours douloureuse de
ces faits entraîne de fâcheuses conséquences.
   A ces considérations, nous devons en ajouter une autre,