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326                 BIBLIOGRAPHIES LYONNAISES




      LES ANNALES DU MUSÉE GUIMET, tomes XI et XII.
                     Paris, Ernesi Leroux, éditeur.


         ES deux derniers volumes des Annales du Musée Girimet comp-
          teront assurément parmi les plus intéressants et les plus acces-
sibles de cette remarquable collection. Ils contiennent la traduction du
livre hollandais de M. de Groot sur les fêtes d'Amoy.
   L'auteur y relate d'abord jour par jour, en suivant l'ordre du calen-
drier, les jours de fêtes annuellement observées par les Chinois à Amoy,
les usages et les coutumes qui s'y rattachent ; puis, des données de
cette étude, divisée en quatre chapitres, dont chacun se rapporte à
une saison de l'année, il tire les conclusions en faisant, dans un cin-
quième chapitre, l'exposé d'ensemble de la religion chinoise.
   M. de Groot est un partisan convaincu des doctrines sociologiques
d'Herbert Spencer, et c'est par les principes de l'évolution qu'il explique
les développements successifs du système religieux des Chinois.
   On a commencé d'abord par croire à un double de l'homme, qu'on
a appelé âme, et qui, parfois, comme l'ombre se détache du corps qui
la produit, peut se séparer de l'homme. Quand c'est par la mort que
cette séparation s'est produite, il faut rappeler dans le corps l'âme
errante et soigner l'organisme délaissé par elle pour qu'elle le recon-
naisse à son retour et y rentre volontiers; de là les soins donnés au
cadavre et à son tombeau.
   Parmi ces doubles séparés de leurs corps, ces âmes qui, en nombre
incalculable, errent autour des vivants, les unes leur sont hostiles ; on
cherche à les éloigner par les exorcismes et la divination ; les autres
sont naturellement bienveillantes ; on cherche à s'attirer leurs faveurs
par des offrandes et par tous les exercices d'un culte régulier. C'est aux
âmes de ceux que l'on a connus et aimés que l'on s'adresse tout
d'abord, et de ce culte rendu aux ancêtres, est né le culte des dieux,
qui ne sont à l'origine que des hommes, parents ou héros, divinisés
 après leur mort.
   A mesure que les générations, se succédant, ont de nouveaux
ancêtres à honorer, de nouvelles divinités surgissent ; et c'est pourquoi