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i86         FOUILLES DANS LA VALLÉE DU FORMANS




N O T E COMPLÉMENTAIRE EN RÉPONSE AUX QUESTIONS
         MARGINALES DE M. L'INGÉNIEUR EN CHEF

                                     Trévoux, le 20 octobre 1862.
   Vers la fin de la République, l'incinération était de règle chez les
Romains et l'inhumation l'exception (voir les Antiquités romaines, par
M. Adam). Pline l'ancien (livre VII) prétend que cette coutume
s'établit parce que les cadavres des citoyens morts sur le champ de
bataille dans des pays éloignés, étaient quelquefois déterrés par les
ennemis.
   Chez les Gaulois au contraire, l'inhumation était communément
pratiquée ainsi que l'ont révélé de nombreuses fouilles faites jusqu'à ce
jour. Cependant ils brûlaient les corps comme nous l'apprend César
(1. VI, 19), et comme il nous a été donné de le constater à Château-
Gaillard, où nous avons trouvé des bracelets et un glaive en bronze
déposés sur des cendres humaines.
   Nous pensons donc que toutes les inhumations du plateau de la
Bruyère, indiquent les tombes des vaincus, et que les incinérations, à
part celles où les armes en silex ont été recueillies, indiquent les
tombes des vainqueurs.
   La présence de vases celtiques, contenant des cendres présumées
romaines, s'explique par cette raison fort admissible que les soldats
chargés de rendre les derniers honneurs funèbres à quelques-uns de
leurs chefs, se sont servis des récipients qu'ils avaient sous la main
pour enfermer les restes du bûcher.
                                         Signé : M. C. GUIGUE.




   L'INGÉNIEUR ORDINAIRE DE LA NAVIGATION DE LA
      SAONE A M. THIOLLIÈRE A CHALON-SUR-SAONE

            MONSIEUR L'INGÉNIEUR EN CHEF,

   Je m'empresse de vous fournir sur l'affaire des Helvètes, les explica-
tions que vous me demandez par vos lettres des 29 et 30 octobre
dernier.