Revue du Lyonnais » série 5 - n°3 ( 1887 ) » pp.185

                               PIÈCES JUSTIFICATIVES                                         18s

plaine de Cormoz situés en face du défilé d'Ambérieux en Bugey (4), nous
ont montré, il y a peu de jours seulement, des tombes, des poteries,
des bracelets, des glaives, des ossements en bronze analogues à ceux
recueillis dans les fouilles du plateau de Saint-Barnard et dans la vallée
du Formans.
   De cet ensemble de faits, il résulte donc selon nous une forte présomption à
pour admettre que les tumuli de Saint-Barnard et de Riottier marquent
remplacement du champ de bataille où succombèrent les Tigurins taillés en
pièce par les légionnaires de César (5).
                                                                M.      C.    GUIGUE.
                                                   Ancien élève de TÉcole des Chartes.



   (4) A la suite de l'observation de M. Thiollière, en marge de la note de M. Guigue,
* l'on suppose donc qu'une partie des Helvètes auraient passé par Nantua », les lignes
soulignées furent remplacées dans la rédaction définitive par cette autre phrase : f De la
sortie du défilé de Saint- Rambert et de la plaine de Cormoz couverte encore de tumuli,
dont quelques-uns nous ont montré... »
   (î) Ce paragraphe souligné, qui terminait le rapport de M. Guiguej fut supprimé comme
le demandait M. Thiollière, dans sa note marginale.

               NOTE     DE    M.    THIOLLIÈRE,      INGÉNIEUR     EN        CHEF,

                      EN MARGE DE LA NOTE DE M.                  GUIGUE

  La conclusion de la note de M. Guigue est tirée de la reconnaissance d'objet d'origine
celtique dans les tumuli, du nombre de ces derniers et de la série de fours de campagne
dont on retrouve les traces le long de la ligne que l'on pense avoir été suivie par les
Helvûtes pour arriver à la Saône.
  Si l'on en croit les Commentaires, la défaite des Tigurins a donné lieu à un carnage
étendu et je désirerais savoir comment on constitue ce fait avec les tumuli trouvés, qui
paraissent en nombre restreint.
  Ensuite je voudrais quelques aperçus sur les points suivants :
  Suppose-t~on que l'enfouissement des cadavres et leur incinération ait eu lieu sur le
lieu même de la bataille ?
  Ces opérations ont sans doute été faites par les Romains, et pourquoi partie a-t-elle ét<;
inhumée et partie incinérée? Aurait-on agi en deux fois : d'abord les Romains, puis les
fugitifs revenus sur les lieux pour rendre un dernier devoir à leurs concitoyens?
  Quelque soit le parti qui ait procédé à ces inhumations, ne peut-on pas s'étonner qu'on
ne trouve pas le cadavre de quelque chef inhumé avec ses armes? etc                  Rien dans les
trouvailles faîtes ne semble indiquer la présence d'un soin de cette nature.
  Les Gaulois et les Romains ont peuplé ou traversé fréquemment tout le territoire dont
il est question, et d'autres batailles ont pu s'y livrer; ne peut-on, parmi les objets trouvés,
rapporter quelque chose qui soit particulier à la nation Helvète ?
                                                                                TH.