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JOURNAL DES NOUVELLES DE PARIS 431 en donna. M. de Réaumur parla ensuite des congélations artificielles. Il propose une méthode nouvelle de faire les' glaces à beaucoup meilleur marché : 'il parle de quelques autres expériences, tel, par exemple, que sçavoir jusqu'à quel degré certains animaux peuvent supporter le froid ; les chenilles ont été les plus inaccessibles, les ayant trouvé au sortir de l'expérience aussi flexibles, aussi ( animées qu'auparavant. M. Morand finit la séance par un discours sur l'anatomie, que vous me permettrez de ne point vous rapporter. L'ouverture de l'Académie des Belles-lettres se fit aussi par la distribution d'un prix que fonda l'année dernière M. le président de Nainville, et que M. Lebœuf, chanoi- ne d'Auxerre, fut recevoir avec une glorieuse confusion des mains de M. le cardinal de Polignac. L'abbé Banier (1 ) nous lut des réflexions sur la météorologie que personne n'entendit h cause de sa mauvaise prononciation. L'abbé Sallier (2J prit sa place et parla de la découverte qu'il a faite à la bibliothèque du roi d'un manuscrit intitulé : Eecueil de poésies de Charles duc d'Orléans. Il prétendit que ce poëte royal devoit avoir la préférence sur Villon, ie père des poètes, non seulement par son ancienneté, mais à cause de la délicate simplicité de sa poésie On envoya lundi de la semaine derrière une lettre de cachet à M. de la Briffe, intendant à Dijon, pour faire arrêter et conduire Voltaire dans la prison d'Ossone, mais il a été averti par un courrier extraordinaire que lui envoya un de ses amis. On ne sait pas encore quel parti (1) Antoine Banier, auvergnat (1673-1741), admis à l'Académie en 1713. (2) Claude Sallier, bourguignon (1685-176t), admis à l'Académie en 1715, Son travail sur les poésies de Charles d'Orléans parut dans le tome xnî des Mémoires de la Compagnie, en 1740. De 1739 à 1753, il rédigea six volumes de Catalogues de la Bibliothèque royale.