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                    COUVENT DES MINIMES                  409

contrée ne se résignèrent qu'à contre cœur à l'abandon
de leur projet, mais comme l'étincelle se g irde sous la
cendre d'un foyer en apparence éteint, le silence couvrit
leurs espérances et en secret ils en préparèrent la réalisa-
tion. L'agitation continua de fomenter sourdement, gagna
du terrain, prit chaque jour plus' de consistance. Le parti
cherchait à accroître le chiffre de ses adhérents et de
temps en temps, pour ne pas se laisser oublier, renouvelait
sa proposition, l'appuyait de nouvelles raisons; l'attention
était toujours tenue en alerte, les esprits s'échauffaient,
les cœurs étaient divisés comme les opinions.
   Une assemblée capitulaire, siégeante Lyon en 1658,
crut devoir donner un blâme public et sévère à la con-
duite et aux agissements d'un des plus ardents meneurs.
Ce fut ce qui mit le feu aux poudres et la révolte dans le
cloître. Au chapitre suivant, Beauregard et Chaumont
n'envoyèrent ni leur correcteur ni aucun député ; àBrioude
le supérieur, qui fut désigné, se vit congédié et forcé de
se retirer à Roanne et l'année d'après Clermont, imitant
l'exemple des autres couvents, aucun délégué ne vint
d'Auvergne. Ces commencements de résistance donnèrent
de la hardiesse aux plus timides et de l'audace aux moins
décidés, les hésitations cessèrent et la résolution fut prise
de se séparer avec violence. Pendant qu'on semblait
poursuivre une instance, qui traînait en longueur, au-
près des congrégations romaines, les couvents révoltés se
réunirent, nommèrent un provincial et des supérieurs lo-
caux, érigèrent un noviciat et députèrent des commissai-
res au chapitre général afin d'obtenir la ratification de
tout ce qui avait été accompli.
   Si les deux députés d'Auvergne s'attendaient à voir
 cette assemblée favorablement accueillir leurs prétentions,
ils souffrirent une prompte et cruelle déception. Vaine-