page suivante »
376 LE RAVIN DE SAINT-ROMAIN sont garnies de vitraux. La nef et le porche sont d'une époque beaucoup plus moderne. Les bénitiers sont exté- rieurs, et nous en distinguons un de 1616 d'une forme charmante. Tout le petit monument porte les traces d'une restauration récente, mais parfaitement entendue. Derrière l'abside, s'ouvre une rue assez étroite, qui après nous avoir fait passer devant un porche profond et sombre, nous amène en vue d'une ancienne demeure seigneuriale, aujourd'hui simple ferme, qui est, malgré ses mutilations, comme un résumé de toute l'architecture dont nous venons de passer en revue les divers détails. Ce petit manoir est de plus bâti en face d'un charmant paysage ; nous revoyons de là les épaulements boisés du Cindre, dont les masses d'un beau brun doré sont à leur base légèrement bleuies par des vapeurs que le soleil, en le frappant de ses rayons, fait sortir du sol humide des'vignes et des vergers qui s'étendent entre nous et la montagne. Une chose ajoute encore à l'originalité du lieu, c'est l'abondance des eaux, qui là , de tous côtés, cascadent avec bruit avant d'aller traverser le village dans de petits canaux de pierres plates. Le cours d'eau principal, une manière de petit torrent, descend le long d'une coursière qui monte parallèlement au revers septentrional du Cindre, et qui occupe le fond du vallon que l'on appelle communément le Ravin de Saint-Romain. Cette coursière traverse des jardins ; elle est, par conséquent, bordée de murs et de haies, que dépassent, de place en place, les branches dénudées de beaux arbres fruitiers. Aussi toute la première partie de cette petite voie s'avance-t-elle dans une ombre froide, que coupe de temps- à autre la lame d'or d'un rayon de soleil. Bientôt nous avons à notre droite le ruisseau qu1 d'abord était à gauche, et le chemin sert alors de lit Ã