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372 LE RAVIN DE SAINT-ROMAIN lant attendre ni la voiture qui part de la rue de la Pla- tière, ni le chemin de fer, nous nous sommes décidé à prendre place dans l'omnibus qui va dé la Croix-Rousse , à Sathonay pour atteindre, aussi rapidement que pos- sible, Fontaine, véritable point de départ de notre excursion. Nous n'avons pas besoin de dire que c'est avec une vive satisfaction que nous quittons notre voiturin au lieu dit des Marronniers, où la route qui mène deCaluire à Fontaine se détache de celle qui se dirige sur Satho- nay. Après quelques minutes démarche, la descente s'accuse, et bientôt le voyageur voit se dérouler .devant lui un fort beau paysage. A ses pieds, au bas d'un grand talus, coupé presque à pic, apparaît la Saône avec ses prairies et ses * îles ; à gauche, les coteaux qui prolongent, jusqu'à Cuire, celui sur lequel on se troave, prennent en s'éloi- gnant les teintes sombres de l'ardoise, puis, au-dessus de Vaise, et au-delà des hauteurs du Point-du-Jour, toutes noyées dans de légères vapeurs d'un gris azuré, s'ouvre sur la plaine du Lyonnais une lumineuse échappée qui découvre les massifs de Riverie et d'Izèron, bleus comme des saphirs. En face, est le Cindre sur les ter- rains bruns duquel sont disséminées les maisons de Collonges ; plus haut, la Roche-Saint-Fortunat et le Thou nous cachent le Narcel et le Verdun ; à droite, tout à l'horizon, les montagnes du Beaujolais se déta- chent si légères, si transparentes, qu'on les croirait de cristal ; le regard les dépasse, et il rencontre alors le profil de la colline au pied de laquelle est bâti le village de Fontaine, ce village lui-même, et enfin les derniers contours de la route. Malheureusement, dans Ce remarquable panorama, un