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                     "   COUVENT DES MINIMES                           337

    « Exemple d'abomination où le vice est embrassé pour
 « vertu et la vertu ou plutôt les œuvres vertueuses et
 « méritoires condamnées et prises pour superstitions ap-
 te parentes. »
    Le Religieux sait du reste que les succès de la seete
ont pour cause trop souvent la tiédeur des catholiques
et le relâchement de leurs pasteurs. Son amour pour
l'Eglise ne l'aveugle pas sur les faiblesses et les fautes
de ceux qui la servent ou la gouvernent et il laisse
échapper des plaintes comme celle-ci :
    « Hélas, au siècle où nous sommes, il semble que les
« prélats soient endormis et épris d'un profond sommeil
« sur le salut de leurs sujets. 0 siècles dorés où voustrou-
« vez-vous? Où étiez-vous, Eglise, où estes-voue main-
« tenant ; vostre état est bien changé ! »
   Nous signalerons, en terminant, et sans trop nous y
arrêter, les deux Oraisons funèbres laissées par le père
Humblot et dont une seule fut réellement prononcée, (1)
Les défauts que nous avons marqués plus haut y paraissent
encore avec exagération, la dernière surtout en est
chargée.
   Pour nous raconter la vie du Père Ange de Joyeuse,
capucin fameux, l'ingénieux panégyriste ne trouve rien
de mieux que de le promener et nous avec lui, dans trois
palais, le premier de Polyphile qu'il rejette ; le second
d'Hercule qu'il abandonne, le troisième de Grégoire de
Nanzianze dans lequel il entre et séjourne. Avant d'in-



   (' ) Elles ont été réunies par leur auteur en un petit volume qui a pour
titre Discours funèbres et panégyriques faits en mémoire de feu Monseigneur
le duc de Montpensier et de feu Très-R. Père Ange de Joyeuse, provincial de
la province de France, de l'ordre des Capucins, par P. François Humblot'
minime. — A Lyon, chez Claude Morillon. 1608.