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282 LE vm toujours en usage : en 1742, défense est faite aux hôte- liers, cabaretiers et autres habitants de la ville de rece- voir les mendiants et les vagabonds, « ni permettre de « tenir en leur logis et maisons aucune académie de tabac « à la pipe, attendu les insolences et mauvaises actions « qui s'en suivent, et dont on entend chaque jour diverses « plaintes. »(Arch. de Lyon, par Rolle. P. 116—1642) Eh bien ! maintenant que nous avons fait d'immenses progrès, l'usage de la pipe et du cigare n'est plus soumis à la prohibition. On a la liberté de fumer dans les cafés et même dans les salons du plus beau monde. On prouve ainsi qu'on ne craint pas la mauvaise odeur ; mais qu'on regarde simplement comme une saleté tout ce qui n'est pas à la mode, laquelle a toujours été la souveraine de la société élégante. On le voit : de tout temps le vin a usé de sa puissance avec excès et sa triste autorité est encore vivante de nos jours ; mais il semble que dans les pays où l'on ne cul- tive pas la vigne, cette autorité est encore plus tyran- nique que dans ceux où l'on fabrique le vin ; ce qui prou- verait que l'habitude d'en boire journellement est presque un remède contre les excès de l'ivrognerie, parce qu'elle habitue les buveurs à l'action de ce liquide. Voici en effet ce qu'on peut lire dans le Salut Public du 7 septembre 1873 : « Nous trouvons dans un travail de statistique des « détails fort curieux sur les victimes de l'ivrognerie, « dans les différents pays civilisés ; en Angleterre les « excès de boisson tuent chaque année une moyenne de « 50,000 personnes, dont 12,000 femmes ; en Allemagne « les victimes de l'ivrognerie sont de 40,000 par an; « en Russie de 25,000; en Belgique de 4,000 ; en France « de 2,000. » Il est à présumer que dans les régions du nord, le vin