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           LE GLOBE DE LA BIBLIOTHÈQUE DE LYON            269

explorateurs du môme siècle, des descriptions sérieuses
des sources, cours et affluents de ce fleuve.
   Lopez, dans le récit de ses voyages par Pigafetta que
vos lecteurs connaissent déjà, nous montre, en effet, le
Congo ou Zaïre comme sortant de trois lacs différents.
   Je traduis le passage. « Le Zaïre a d'abord, pour ainsi
dire, sa veine dans le même lac que le Nil ; ensuite il re-
çoit un bras venant du même lac que le Coanza et le
Lelunda ; enfin il a une troisième branche venan t d'un
lac que fait le Nil. »
   Dans le premier lac, je reconnais sans peine le Ban-
gouelo, dont, ainsi qu'on l'a vu dans ma dernière lettre,
Edouard Lopez fait sortir le Nil et qui est exactement
aujourd'hui le premier réservoir du Congo. Pour ce qui
est du second lac, c'est-à-dire de celui qui est en même
temps la source du Coanga, Lopez le nomme ailleurs
Aquilunda.
   Le lac Aquilunda, souvent cité par Lopez, Battel, Ca-
vazzi, Carli, etc., n'a été reconnu jusqu'ici par aucun
explorateur contemporain. On pourrait donc le croire ima-
ginaire.
   Mais si nous décomposons ce mot bizarre Aquilunda et
 sa variante Aquelunda et Achelunda, que nous trouvons
 sur plusieurs cartes, nous pourrons, en expliquant que
 les premiers récits de voyages du Congo ont été écrits
 en latin, nous demander si on ne pourrait pas voir là un
 assemblage tel que A quœ Lunda. Avec cette étymologie
 hybride, le mot signifierait : les eaux du Lounda. Or,
 Lounda est le nom ancien et moderne de tout le bassin
 de la rive gauche du Congo, et le Bangouelo lui-même a
 été longtemps appelé le lac du Lounda. Aujourd'hui en-
 core, on nomme Kamalonda toute la rang'ée de lacs qui
 forme, depuis le 40° lat. s. jusqu'au 6° lat. s., le lit de la