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222                 ENCORE UNE RÉPONSE

 caractères différent.s La Benzine, le Toluène, YAntra-
cène, le Phénol, l'Aniline, le Bray, le Mêthyle, le Phé-
nyle, etc., etc., sont autant de Carbures et hydrogène.
    De ces corps, on a produit la Fuschine de MM. Re-
nard et Verguin, cette splendide couleur qui laisse bien
loin d'elle les cochenilles, les safranums et les orseilles,
le Bleu de Lyon, de MM. Girard et Delaire, devant le-
quel tous les Bleus d'indigo et de prussiate de fer pâlis-
sent , la Rosaniline, le Violet Hoffman, dont le bois du
Brésil et le vieux violet de physique ne peut soutenir la
comparaison ; le Vert lumière, plus beau que tous les
autres verts connus, y compris le tokao delà Chine et
même Yarsénite de cuivre, l'acide picrique, d'un si beau
jaune,1 le noir d'aniline, et enfin Valizarine, destinée à
 remplacer la garance.
    Cette admirable liste de couleurs me rappelle un fait
 qui m'a toujours frappé et dont la confirmation prouve
 qu'il y a dans le monde des génies qui pressentent
l'avenir. En 1826 ou 1827, je visitais l'usine à gaz de
 Perrache que venait de créer Jules Renaud que j'ai tou-
jours estimé comme un vrai génie, et qui fonctionnait à
 peine ; je passai avec lui sur un pont provisoire sur le
 canal qui traversait l'usine ; il prit quelques gouttes de
 goudron de houille et les fit tomber dans le canal : Voyez
me dit-il, ce singulier phénomène, une goutte de cette
 puante substance tombée dans l'eau y produit un soleil
 irisé où l'on retrouve toutes les couleurs de l'arc-en-ciel.
J'ai toujours cru, me dit-il, et je crois encore qu'un jour
 viendra où l'on séparera toutes ces substances et que là
 est l'avenir de la teinture minérale ! Cette prophétie
 s'est réalisée, mais hélas ! il y avait longtemps que Jules
Renaud était mort quand apparut l'aniline et ses dérivés
 et jamais je n'ai oublié les paroles prophétiques de cet
 homme de génie.