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132 LE SALON DE 1878 encore un de ces intérieurs Louis XIII qui ont fait sa ré- putation . Celui-ci (n° 88) serait parfait si le bonhomme n'avait pas une raideur de mannequin. En somme, M. de La Brély a dépassé toutes les espérances et le voilà au nombre de nos meilleurs artistes lyonnais. M. Aimé Perret, un Lyonnais, mais naturalisé parisien — je souhaite que M. de La Brély ne suive pas cet exem- ple — a été médaillé à l'Exposition de Paris pour son Baptême bressan, qui obtient aussi un grand succès à Lyon. Il serait injuste de dire que la dimension de la toile est pour quelque chose dans l'effet de surprise qu'elle pro- duit ; cependant, il y a lieu de blâmer la lumière trop uni- formément répartie et, par conséquent, l'aspect un peu cru de l'ensemble ; je reprocherai aussi au peintre la mo- notonie qui résulte de ce cortège de paysans marchant deux à deux et offrant presque tous la même attitude, Mais, sauf ces réserves, il faut admirer le dessin et la cou- leur, qui sont d'un artiste consommé, l'esprit des phy- sionomies et des détails, en particulier ce petit groupe d'enfants qui se roulent à terre pour se disputer des dra- gées. Deux autres toiles du même artiste renferment les mêmes qualités d'esprit et de fini, et, comme elles sont toutes petites, M. Perret n'a pas été tenté de rompre l'u- nité de l'ensemble. Son joueur d'orgue (n° 426,) bien na- ture, moud quelque vieille ritournelle avec un air sup- pliant que chacun connaît. Le Garde champêtre surtout fait mon bonheur : un chemin aux profondes ornières, une charrette traînée par un vieux bidet, une bonne femme encapuchonnée d'un foulard rouge (car il est ma- tin et le froid pince ;) qui s'arrête pour causer avec le garde, non pas un garde d'opéra-comique, mais un vrai garde en blouse bleue, parfait de physionomie ; enfin,