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LA BATAILLE DE NÉZIB 129 d'infanterie, en colonnes, chacune de douze bataillons, à intervalles de déploiement, couvertes sur leurs flancs par l'artillerie, en tête et en queue par un régiment d'infanterie. Six régiments de cavalerie en tête, sur la direction de la troisième colonne, avec quatre 'oatteries; deux autres régiments de cavalerie et quatre batteries à l'arrière-garde. Cet ordre de marche, dû aux savantes dispositions du major général, prévenait toute surprise de la part de l'ennemi, et, au cas où il se fût déterminé à attaquer l'une ou l'autre extrémité, permettait aux lignes de se développer sous la protection de la cavale- rie et de l'artillerie. C'était la continuation de la témé- raire manœuvre que l'armée égyptienne tentait de réa- liser depuis trois jours. » Ces dispositions étaient si bonnes que l'armée otto- mane ne jugea pas à propos de les troubler. Tout à coup, au bout de la plaine, Soliman aperçut un mamelon isolé qui, vis -à -vis Nézib, commandait à tous les environs. Il juge que là est le nœud de l'action ; les Turcs ne s'en sont pas emparés ; il donne des ordres hâtifs et, à la tête de la cavalerie, s'élance dans la direction du mame- lon; l'artillerie légère galope sur ses pas. A. cette manœuvre, à cet élan, les Turcs ouvrent les yeux et voient la faute qu'ils ont commise. Leur cavalerie se précipite, mais, encore une fois, elle arrive trop tard. Quand elle s'approcha du monticule, la cavalerie égyp- tienne en couronnait le plateau, l'artillerie en gravissait les pentes; on ne pouvait le leur disputer; les Ottomans tournèrent bride en comprenant qu'ils étaient vaincus. Qu'y faire, si c'était écrit ? -\ Aimé VINGTRINIER. (A suivre).