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                  LA BATAILLE DE Nf'zIB                   41
CIRCULAIRE ADRESSÉE AUX CONSULS           EUROPÉENS A ALEP,
                   PAR SOLIMAN PACHA.
                       16 séfer 1255.
   « Depuis quelque temps, les caravanes n'arrivent plus
de la Turquie et le commerce de ces côtés-là se trouve
entièrement suspendu. Nous avons dû prendre patience
pour ne pas aggraver encore les préjudices que souffre
le commerce ; mais depuis qu'une colonne turque a pas-
sé l'Euphrate, il paraît qu'on a redoublé encore de sévé-
rité, puisque rien n'arrive plus, ni marchandises, ni cara-
vanes.
   « Vu les circonstances présentes et malgré tout le
déplaisir que j'éprouve à vous communiquer une pareille
mesure qui peut nuire aux intérêts commerciaux en géné-
ral, j'ai l'honneur de vous prévenir qu'il est défendu à
toute espèce de caravane de se diriger sur la frontière.
Pendant quatre jours, à compter de ma lettre, les cara-
vanes et les marchandises quelconques seront arrêtées
et renvoyées au point de départ, mais après cette épo-
que elles seront confisquées.
   « Aussitôt que du côté de l'armée turque on rétablira la
libre circulation, des ordres seront donnés pour qu'elle soit
immédiatement rétablie ici. Il a été donné connaissance
de cet arrêté aux rayas et aux autres habitants, et j'ai
l'honneur de vous prévenir de cette mesure pour que
vos commerçants et nationaux ne soient pas dans le cas
d'éprouver des pertes par ignorance ou par malentendu.
   « Je regrette qu'une pareille détermination prise par
l'armée turque, sans qu'il nous en ait été donné aucune
communication, nous force à user de représailles. Même
dans les cas très-possibles d'hostilités (ce que Dieu
veuille éloigner pour la prospérité du pays) la guerre
paraît assez désastreuse par elle-même pour ne pas y