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                 LA BATAILLE DE NÉZIB                      33

à s'y méprendre et à temporiser. Ibrahim envoya cour-
riers sur courriers à son père d'abord, pour le prévenir et
lui demander des ordres, aux chefs Jde l'armée ensuite,
pour les appeler à Àlep d'où ils devaient se porter en
avant. Puis, convoquant les notables de la ville, il leur
fit part des événements qui se préparaient, leur annonça
que les troupes impériales s'approchaient, réclama leur
amitié et leur concours et demanda leurs prières pour
que Dieu et le Prophète favorisassent ses armes dans la
bataille qui allait se livrer.
   Les Alepains, répondant à son appel, déclarèrent qu'ils
étaient à lui, eux et leurs biens et qu'ils étaient prêts U
verser leur sang pour sa cause. Sûr de leur attachement
tant qu'il serait le plus fort, Ibrahim se mit en mesure de
faire tête à l'ennemi et pour connaître la position d'Is-
maïl de ce côté de l'Euphrate, il envoya comme éclaireurs
cinq cents Arabes Hanadès, sur la fidélité desquels
il pouvait compter, avec ordre de lui rendre compte
instants par instants des mouvements de l'ennemi.
    À la nouvelle de la marche des Turcs, le vice-roi avait
répondu par une levée d'hommes et d'argent et l'envoi
à l'armée de son ministre de la guerre, Akhmet-Menykli-
 Pacha, dont la bravoure et l'énergie étaient connues.
 A l'annonce de ce départ, le consul français au Caire,
 M. Cochelet, se rendit en toute hâte auprès du souverain et
 le supplia d'arrêter l'envoi d'un personnage si important,
 dont la présence à l'armée ne pouvait être interprétée par
 les puissances que comme un désir de pousser les choses
 à l'extrême ; le vice-roi parut surpris.
    « "Votre Altesse, lui dit le consul avec vivacité, sera
 responsable delà guerre si Akhmet s'éloigne pour re-
 joindre Ibrahim. Je réponds du désir du sultan de con-
 clure la paix, et c'est la volonté de la France,
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