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                       LA GUERRE DEMORÉE                       421

 gnait que deux klephtes fameux, Zaïmis et Londos, vinrent
 devant le président Couduriotis réclamer leur chef. La
 position était si désespérée que la justice dut céder et
 qu'on rendit Colocotrqnis à la liberté. Mais la réputation
 du vieux partisan était usée. Son appel fut à peine entendu
 et tandis que les Egyptiens parcouraient la Messénie, du
 Taygète à la mer, les Grecs retirés dans leurs montagnes
 inaccessibles reprenaient leur guerre de surprise et d'em-
 buscade sans plus oser se mesurer en bataille rangée
 avec leurs vainqueurs.
    Marchant vers le nord, Ibrahim s'empara des villes qui
 longeaient la côte ou gardaient les passages. Il venait
 d'occuper Arkadia que sa riche campagne et sa situation
 pittoresque au flanc d'une montagne, à deux kilomètres
 de la mer, rendent si intéressante pour l'artiste et le voya-
 geur ; il se rapprochait d'Olympie dont les échos allaient
 s'éveiller au bruit des pas de la cavalerie égyptienne,
 quand il apprit que le prince du Magne, Pietro-Bey, uni
à quelques autres chefs, avait rassemblé quatre ou cinq
mille Grecs à Kalamata, dont il relevait les murailles.
    Un mois à peine s'était écoulé depuis la prise de Nava-
rin, quand Soliman-Bey, faible et mal guéri encore de
sa blessure, mais que le repos exaspérait, vint se présen-
ter à Ibrahim et rejoindre ses soldats. L'armée l'accueillit
avec transport et,fière de son concours,se porta rapidement
sur Kalamata que la valeur des Maïnotes et le désespoir
de l'héroïque Piétro-Bey ne purent défendre,
  Kitrie, résidence du vieux chef, paya chèrement la
résistance de son souverain.
  Les châteaux (1) du district étant détruits et leurs


  (1) Les principales capitaineries du Magne se subdivisaient en
une infinité d'autres commandées par des chefs secondaires, occu-