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                         LES MARTELLANGE              273

quartier des Carmes où habitait son père, architecte
aussi ; il mérite mieux qu'une rue qui ne comprend que
deux maisons, celui qui est la gloire la plus incontestée
de l'art français. Ampère est relégué au bout de la pres-
qu'île Perrache, dans une rue transversale où il ne passe
personne; les Audran (1), les Coustou, les Coysevox illus-
trent des voies comprenant trois à cinq maisons! Bien
des noms attendent encore cette consécration peu dis-
pendieuse ; quelques-uns sont encore mal orthographiés.
On nous promet, il est vrai, dans la banlieue la plus éloi-
gnée, des rues : Perréal, Martel-Ange (sic), Decrenice,
Bonnefond, Bredin, etc. ; mais aussi nous aurons les
rues Gaillarde, Bataclan, du Capitaine, de la Félicité,
de l'Eternité, etc..
   Il est juste temps qu'on mette quelque ordre aux com-
mandes des bustes de la fondation Grognard.
   Saint-Jean le fils vient de mourir avant d'avoir vu
rendre cet hommage à son père. L'on a acquis le buste
en bronze de Bonnet, c'est bien ; mais il faut vite faire
reproduire celui de Dardel, (2) sans quoi on semblera
oublier l'architecte qui a inspiré et dirigé le sculpteur.
L'un sans l'autre, cela ne signifie rien.
   François Grognard désirait que les portraits ou bustes
des artistes ou savants décédés qui ont illustré leur pa-
trie par leurs talents et leurs ouvrages, fussent placés
« dans la salle du musée et dans les salles de Vécole des
beaux-arts, pour exciter dans les élèves le désir de les
égaler dans leurs ouvrages et même de les surpasser
s'ils peuvent y parvenir. » Comment ce vœu formelle-
ment libellé a-t-il été compris ? Ce n'est point en entas-


  (1) Les Audran habitaient la rue Thomassin.
  (2) Ce buste existe et a été fait par G. Bonnet.