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                        BIBLIOGRAPHIE.                       309

moire de Gerson, indignement outragée, avait besoin d'être
réhabilitée.
   M. Jean Darche l'a compris. Il a vu ensuite dans le mou-
vement vers Gerson, comme conséquence sans doute de l'im-
mense portée du culte et de la dévotion à saint Joseph dont
Gerson fut le premier apôtre et évangéliste, l'aurore d'une
gloire qui devra briller toujours sur cette grande et belle
figure du Chancelier, injuriée par l'ignorance et la mauvaise
foi, et il s'est mis à l'œuvre. Les monuments de pierre ou de
bronze sans doute rappellent bien l'homme illustre, le grand
patriote, mais ne peuvent le venger des attaques de ses en-
nemis. En lui élevant un monument à la fois scientifique et
littéraire, M. Darche a rendu à Gerson la gloire qui autre-
fois l'environnait avec éclat. Il a fait plus : en dissipant par
de laborieuses investigations les ombres amoncelées par les
adversaires sur la vénérable figure du Chancelier, il lui a
restitué sa beauté naturelle où se reflète un génie vraiment
divin, sa véritable physionomie. Tout ce qui a été contesté
à Gerson : un esprit sublime, vaste et profond, une âme
grande, noble, héroïque, un cœur tendre, aimant et doux;
le respect de la Papauté, l'amour de l'Eglise, le soin de la
perfection des religieux, M. Darche le lui confirme ; tout ce
qu'on lui enlève de ses mérites, de ses qualités, de ses talents,
de sa gloire, M. Darche le lui restitue et il force par une lo-
gique entraînante et persuasive, basée sur des autorités de
premier ordre, les audacieux adversaires du Chancelier, à
rougir de leur conduite à son égard.
   Tour à tour, avec un à-propos on ne peut plus heureux,
il fait parler en faveur de son héros les Benoît XIV, les
Charles Borromée, les Ignace de Loyola, les François de
Sales, les Bona, les Bellarmin, les Liguori, et enfin les hom-
mes illustres de l'Eglise et de l'Université. Par exemple, les
adversaires se sont efforcés de le faire passer pour un patriar-
che du gallicanisme, pour l'un des ]f auteurs de notre grande
Révolution, pour un précurseur de Luther, de Calvin et de
Jansénius. Que leur répond M. Darche ? «Benoît]XIV, dit-il,