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                         THIEURIAT                        487

à la gloire de Trimolet et prouva son désintéressement,
car, en môme temps qu'il faisait ce portrait splendide sans
vouloir accepter aucune rétribution, il refusait de faire,
pour dix mille francs, celui d'une personne dont la phy-
sionomie ne lui plaisait pas.
   Un critique de l'époque a dit, en parlant de ce portrait :
« Cette tête fine, expressive et mobile, vigoureusement
« éclairée, mélange charmant de naturel et de grâce,d'une
« carnation chaude, à l'abondante chevelure mêlée de lierre
« et de rubans, réunit, à la pureté du dessin, une puis-
« sance- de coloris qui font de Trimolet un peintre hors
« ligne. » — Dans le salon de Madame Grognier, se trou-
vait près de l'œuvre de Trimolet le portrait par Bonnefond,
d'une jeune parente de cette dame. Ce dernier le fit retirer
pour le retoucher et le garda dans son atelier aussi long-
temps que le salon de Madame Grognier resta ouvert aux
admirateurs de son portrait.
   En 1874, ayant eu l'occasion de rendre une visite
à Mme Grognier dans sa propriété d'Oullins, où elle nous
donna elle-même ces détails, nous avons exprimé le vœu
qu'après elle, ce portrait fut donné à la ville de Lyon et
nous avons été heureux d'apprendre que ce vœu était
conforme à sa pensée.
   Pour donner une idée de Trimolet, nous citerons de lui
quelques lignes. — « J'étais, en < 829, le seul portraitiste
                                    l
 « à Lyon. Les autres avaient émigré de cette ville anti-
 « artistique pour aller se retremper au soleil. d'Italie et se
« purifier du péché d'être eux-mêmes.... C'est une cruelle
 « maladie que n'avoir point de confiance en soi, et j ' a m -
 « bitionne l'aplomb imperturbable de certaines gens de ma
 « connaissance. Sans la réflexion, je ne serais peut-être
 « pas plus stupide que bien d'autres qui passent pour avoir
« de l'esprit et qui réellement n'ont qu'un manque de