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                             B^CHEVELIN                            107
conforme d'ailleurs a la tradition, vient a l'appui du système
proposé. Un argument grave est l'existence de la rue Sainte-
Hélène qui, depuis une époque très-reculée, traverse en
ligne droite du Rhône à la Saône. Cette direction ne peut
s'expliquer que par l'existence de passages sur ces deux
rivières, et en effet on a retrouvé dans la Saône d'autres
pilotis qui doivent également faire croire a la présence d'un
pont correspondant, à une époque reculée, a celui du
Rhône. Il faut remarquer aussi que de l'autre côté de la
Saône, près du lieu où devait déboucher ce pont, existait
un couvent des chevaliers de l'hôpital de Saint-Jean-de-
Jérusalem, qui était a la fois et une défense et un asile.
   Une autre remarque essentielle, et qu'il importe de noter
pour se rendre compte de la topographie des villes au
moyen-âge, est l'existence des hôpitaux et des recluseries.
Les hôpitaux donnaient asile aux voyageurs pauvres et ma-
lades ; les reclus vivaient des aumônes des passants ; ces
deux sortes d'édifices pieux se trouvaient donc à l'issue des
voies de communication, et partout où on en retrouve, on
peut être certain qu'il y a eu là une entrée de la ville. Les
maladreries étaient placées également sur les grands che-
mins; mais, à la différence des hôpitaux et des recluseries,
elles étaient éloignées des villes. Or, justement en face de
la tour de Béchevelin, à l'issue du pont, existait ancienne-
ment une recluserie bien connue et qui lui a même donné-
son nom (1). Cette recluserie eût été bien mal placée, si la


découvertes, où il traite la question avec compétence. On ne peut se
dispenser d'étudier ce travail. Je lui ai emprunté le tracé des îles de
sable et des massifs de pilotis que j'ai figurés sur mon plan d'après
celui qui accompagne son étude.
   (1) La recluserie de Sainte-Hélène n'est indiquée que sur le plan
d'Henri II. Elle fut détruite peu après par les protestants, en 1562, e