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416                 LA GUERRE DE MOHÉE

rin ^firent retentir les échos du plus étourdissant
orage. Du nord et du midi, comme de l'île même, un
 ouragan de fer s'éleva, couvrant la mer et les rochers,
labourant le sol, et envelopant les Africains de ses me-
naces et de ses fureurs ; sur la crête -des collines, les'
 Grecs, solidement retranchés, tiraient avec sûreté et pré-
cision. Les deux armées attendaient un dénouement qui
ne paraissait pas douteux. Tout était réuni, en effet, con-
tre les deux bataillons qui marchaient à découvert et
que rien ne pouvait sauver d'un complet anéantisse-
ment s'ils venaient à ne pas triompher du péril. Mais les
soldats du Nizam avaient un chef intrépide et ils avaient
confiance en lui.
   L'audacieux colonel, entraînant sur ses pas ses batail-
lons, marcha droit aux redoutes. La fusillade crépita dans
les batteries, au milieu desquelles les baïonnettes égyp-
tiennes s'engouffrèrent. La mêlée fut alors sanglante et
affreuse. Du milieu de l'épaisse fumée, des cris terribles
s'élevaient, les canons des redoutes se turent; la lutte
corps à corps était engagée, et la fusillade à bout portant se
faisait seule entendre. Puis, peu h peu, les cris diminuèrent,
le silence, un silence de mort se fit. Du sein de la fumée,
on vit quelques Grecs se jeter à la mer et gagner à la nage
les navires. Quand le vent eut dissipé ces nuages, le dra-
peau égyptien parut victorieux au-dessus des batteries
inondées de sang.
   Les fortifications de l'île n'avaient plus de défen-
seurs.
   L'intrépide Tsamados, malgré les prières de son fils,
n'avait pas voulu se réfugier à bord de son brick, il fut
trouvé au nombre des morts. A côté de lui, gisaient privés
de vie le jeune comte Santa-Rosa et le vaillant Tsokris.
Anagnostaras s'était réfugié dans la grotte de Nestor, il