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                                   POÉSIE


•A     M.      le      directeur   de   la   REVUE   DU   LYONNAIS    qui
     nfavait        envoyé   un    portrait-charge   dû   au   erayon de
     M.     Steyert.

          Je travaillais pour vous, monsieur le Directeur,
          Le jour où j'ai reçu votre caricature ;
          Je fus prise soudain d'une effroyable peur,
          Quoique n'étant pas trop de peureuse nature.

          Pourquoi donc mettre ainsi votre tête à l'envers, •
          Prendre, avec vos amis, cet air de matamore?
          Je n'ai plus, maintenant, qu'à bien cacher mes vers :
          Vous les rebuteriez au lieu de dire : encore !

          Ce pâle et long monsieur qui tremble devant vous,
          Des collaborateurs serait-il un emblème ?
          Je le croirais, vraiment; d'ici, je les vois tous
          N'osant, pour la Revue, aborder aucun thème.

          Oh ! si vous repreniez l'air aimable et bénin
          Qui fait qu'en mon. esprit j'ai parfois confiance,
          Je vous retracerais, de ma plus belle main,
          De mignons vers éclos de douce souvenance.

        Le pouvoir d'une image : aimez-vous ces deux mots ?
        Au troubadour de l'Ain, aujourd'hui, je m'adresse ;
      - A celui qui rabat l'arrogance des sots,
        J'enverrai, s'il le veut, souvenir de jeunesse.
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