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396 COURTE RÉPONSE A de son histoire, après la nuit brillante, mais cependant confuse, de sa légende, vers le x 9 siècle avant Jésus- Christ. » (Ibid.) Je le demande à tout esprit non prévenu, n'eùt-il pas été plus simple de laisser vivre Homère au temps où les anciens le plaçaient, au risque d'avouer, ce qui parait bien démontré aujourd'hui, qu'il n'a décrit qu'une civi- lisation dont il avait sous les yeux les derniers témoins, ceux-mêmes qu'il allait, sur le vaisseau de Mentes, inter- roger dans l'île d'Ithaque ; — au risque de reconnaître encore, ce qui n'est pas moins bien établi, malgré la Chro- nologie d'Eratosthènes, c'est qu'il ne s'était pas écoulé plus de cent-vingt ans du retour des Héraclides à la législation deLycurgue, placée par Thucydide, à 822 ans avant notre ère ; et de n'admettre, avec Pausanias, que dix générations d'hommes entre Cypsèle et Alétès, c'est-à -dire, entre les contemporains de ces mêmes Héra- clides et ceux de Cyrus et de Crésus (1). Il y a d'ailleurs un argument bien décisif pour fixer ainsi le nombre des années écoulées entre Lycurgue et les Héraclides ; il est encore tiré de la généalogie de ce légis- lateur, qui descendait à la cinquième génération de P r o - clès, l'un de ces mêmes Héraclides, qui conquirent le Péloponèse 80 ans après la prise de Troie. Les quatre générations intermédiaires donnent exactement 120 ou 130 ans d'intervalle.-Aussi, Clément d'Alexandrie (2), dans ses Stromates, cite un ancien auteur de VÈistoire de Mègare, qui rapproche aussi de deux siècles la légis- lation de Lycurgue, du temps où Troie succomba sous les efforts de la Grèce ; et le président Bouhier, dans ses Dissertations sur Hérodote (3), va plus loin encore ; il convient qu'au temps de la naissance de ce législateur, (1) Le président Bouhier, dans ses Dissertations sur Hérodote (p. 169), fait remonter d'un demi-siècle en arrière la chronologie des Cypsélides, et fixe à l'an 4059 de la période Julienne (correspondant à 654 avant Jésus-Christ), le commencement de leur règne à Corinthe. Mais il est contredit sur ce point par M. de la Nauze, dont il invoque l'opinion, d'après laquelle, au contraire, l'établissement de Cypsèle est fixé à l'an 600 avant notre ère. . (2) V. Clément d'Alexandrie, Stromate, 1, 21, page 390. (3) V. Recherches et dissertations sur Hérodote. Dijon, 1746, in-4*, page 153.