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 386                        ARCHÉOLOGIE

 car elle nous laisse dans l'ignorance la plus absolue des
 causes de cette étrange destinée d'un travail considé-
 rable qui arriva jusqu'à nous inachevé et en un seul
exemplaire !
   Il nous semble qu'il a fallu plus que l'amour de clocher
ou plus que l'esprit de spéculation pour mener aussi loin
une si lourde tâche. Est-il d'ailleurs admissible que
25 planches d'une assez grande dimension, gravées par
des artistes lyonnais, aient pu disparaître sans avoir
servi à un tirage un peu considérable ? Sans doute à
cette époque, de 1560 à 1563 les luttes religieuses ont
souvent troublé l'ordre politique et administratif de la
cité, aussi peuvent-elles expliquer l'oubli d a n s ' l e s
Archives municipales d'un exemplaire que le Consulat
avait probablement reçu pour faire remplir les cartou-
ches destinés à contenir, suivant le goût de l'époque,
une description ou un éloge en vers ou en prose, en latin
ou en français, de la ville de Lyon.
   Mais si l'occupation de Lyon par les Protestants a pu
compromettre en quoi que ce soit le sort de cette Å“uvre,
Maurice Roy et Louis Pesnot survivant à leurs travaux
ne les auraient pas laissé aussi complètement disparaître
sans en faire mention quelque part. Notre histoire locale
fournit des exemples de citoyens menacés alors dans leur
existence ou dans l'exercice de leurs fonctions et obligés
de quitter leur pays. Mais leur rôle commercial, indus-
triel, artistique ou professionnel n'était pas fini pour
cela, et plusieurs ont agi comme le notaire Jean Jouve-
non qui s'enfuit un jour avec les premiers registres de
son protocole sous les bras, pour aller continuer libre-
ment son ministère à Genève. (1)


  (1) Tout le protocole de ce notaire est aux Archives de la ville et