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342 BIBLIOGRAPHIE. la cime de Popey, sauf à le racheter, afin que désormais, protégée par les fortifications de l'Arbresle, de Monbloy, de Montrotier, de Popey, l'abbaye soit à l'abri de toute attaque et invasion. Mais voici que le fils de Guy, l'intrépide Renaud de Forez devient archevêque de Lyon. Naturellement, il est peu bien- veillant pour une abbaye qui s'est montrée, hostile à sa famille. 11 fait sentir toute son autorité spirituelle à l'abbé Richard, successeur de Milon et étend sa domination sur les biens du monastère. L'abbé défend ses droits et résiste. L'ar- chevêque le révoque et le remplace dans sa charge par un administrateur. La querelle s'échauffe et devient si violente, qu'il faut l'autorité du roi Philippe-Auguste, qui se trouvait à Villefranche, pour mettre la paix entre les dissidents. L'abbé Richard est rétabli dans sa charge, mais l'archevêque garde la collation des bénéfices, c'est-à -dire des biens donnés à l'abbaye. Cet état de choses ne pouvait durer. Pierre, chamarier du couvent, revendique les droits de l'abbaye et tient tête à l'achevêque. Le fils de Guy l'Intrépide, Renaud, archevêque de Lyon, outré de colère que des religieux osent lui résister, lève un corps de troupe, attaque les forts de Montrotier, de Monbloy, de l'Arbresle, y met le feu et incendie même le monastère de Savigny. Chose étrange, dit M. Gonin, on vit un archevêque de Lyon détruire, presque à l'égal des Huns, la célèbre et royale abbaye de Savigny qui marchait de pair avec celle d'Ainay et de l'Ile-Barbe. Une conduite si violente fut généralement blâmée, le pape s'en plaignit amèrement ; le fougueux prélat s'en repentit lui-même, puisque dans son testament, pour réparer les dégâts qu'il avait causés, il donne trois cents sous forts aux hommes de Montrotier, vingt livres fortes à ceux de Monbloy et pareillement vingt livres fortes à ceux de l'Arbresle. En examinant d'un œil attentif l'angle nord-ouest du château-fort de l'Arbresle, on voit qu'il a été rebâti et que sa maçonnerie n'est plus aussi forte, aussi régu- lière que celle faite primitivement sous l'abbé Dalmace; sans