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BIBLIOGRAPHIE. 34l lit de mort, donna en forme de testament à l'abbaye de Savigny tous ses biens de la Loire à l'Azergue, du consente- ment de ses trois fils, Guillaume, Achard et Guy qui venaient de partir pour la Croisade et qui sans doute, dans leur ferveur de croisés, se souciaient peu des biens de ce monde ; Guy le plus jeune était religieux de Savigny ou en voie de l'être. Mais Itier avait une fille qui n'avait pas été consultée pour consentir au testament. Elle était mariée à Etienne de Varen- nes qui habitait à Persanges, hameau de Savigny. Ce noble chevalier, frustré de l'héritage de sa dame, se mit à ravager les biens de l'abbaye et se battit en furieux, sans vouloir rien entendre avec l'abbé,' qui pourtant lui cédait les trois quarts de l'héritage. L'abbé eut recours à l'archevêque qui ne donna pas tous les torts à Etienne de Varennes ; et comme celui-ci continuait ses attaques et ses dégâts, l'abbé impatienté appela à son aide le sire de Beaujeu qui, avec les troupes de l'abbaye, mit à la raison le redoutable chevalier. L'archevêque mé- content jeta un interdit sur les moines et leurs églises. L'abbé en appela au pape, qui blâma l'archevêque, leva l'interdit et menaça d'excommunication Etienne de Varennes. Enfin tout se termina par un arrangement conclu par l'évêque de Mà con, Guichard de Beaujeu et Guy d'Oingt délégués du pape, par suite duquel, Guillaume de retour de la Croisade, ses deux frères étant morts, rentra dans les biens de son père et plus tard un fils ou petit-fils de Varennes devint abbé de Savigny. De 1158 à 1160, la lutte entre l'archevêque et le comte de Forez se ranime. Guy de Forez dit l'Intrépide se jette sur Lyon à main armée et force l'archevêque Héraclius à cher- cher un asile dans la chartreuse de Portes auprès de saint Anthelme. L'abbaye de Savigny se met en garde. Le grand prieur Bernard, sous l'abbé Milon, construit le fort.de Mom- bloy, qui n'est autre assurément que le château de Sain-Bel, pour garder l'avenue, l'entrée de Savigny. Cette grande construction ayant épuisé les revenus de l'abbaye, l'abbé Milon prie le sire de Beaujeu d'élever à ses frais un fort sur