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BIOGRAPHIE 233 d'Iéna et d'Eylau, lesquelles lui valent, grâce à ses ac- tions d'éclat, et avec accompagnement de nouvelles cica- trices, les grades de sous-lieutenant, puis de lieutenant, et, de plus, la décoration de l'aigle des braves, donnée de la main même de l'Empereur. Enfin, à Ratisbonne, après la glorieuse affaire de Thann, où Raverat s'était particulièrement distingué et avait rendu d'importants services à l'armée, l'Empereur le fit sortir des rangs du 57e et lui dit : Je connais votre belle conduite ; toute l'armée a été témoin de votre valeur. En récompense, je vous nomme baron de l'empire, avec une dotation de 4,000 fr. On devine la joie de René Raverat, joie d'autant plus vive que notre héros offrait le seul exemple d'un simple officier promu h un titre nobiliaire... Essling, Wagram vinrent ensuite... Mais après ces batailles, le brave Raverat, criblé de blessures, et, d'ailleurs, voyant la paix assurée, dut prendre sa retraite. A Schœnbrunn, reconnu par l'Empe- reur, il eut l'honneur de recevoir les adieux de son sou- verain lui-même. Puis il revint dans sa ville natale, où il épousa la sœur d'un ancien frère d'armes, mort sur un champ de bataille, et de cette union naquit Achille Ra- verat, dont nous allons maintenant nous occuper. A la mort du baron Raverat, laquelle eut lieu en 1851 et excita d'unanimes regrets, son fils Achille dut se parer du titre de noblesse si glorieusement acquis par son père, qui le lui laissait pour tout héritage; la dotation de 4,000 francs étant devenue sans valeur depuis la chute de l'empire. Du vivant de son père, le jeune Achille n'avait pu recevoir qu'une instruction bien incomplète : quelques mois d'école primaire, voilà tout; mais les nobles actions