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                   ÉTYM0L0G1E DU MOT DIEU                  203

  en principe, puisque, si l'histoire des temps antédiluviens
  a été connue de tous les enfants de Noé, c'est de cette
  histoire qu'émanent les traditions de leurs descendants
  sur cette même époque et, dans cette histoire, que ces tra-
  ditions ont donc leur source et leur forme première ; et aussi
  en fait, l'étude comparée trouvant, dans le texte sacré seul,
  l'explication des légendes se rapportant à l'époque primi-
  tive, et, dans les divers sens de certaines expressions de
  ce texte, la raison de leurs divergences.
     Mais, vous allez plus loin : Vous demandez s'il y au-
 rait profit à chercher la rèalitation de ce vœu ou de cette
 Å“uvre ? et vous dites : Je ne le pense pas (p. 279-32).
     Cette affirmation, vous l'avouerez, a de quoi étonner de
 la part d'un savant qui, d'autre part, voit profit pour la
 religion à chercher l'origine du sens tout spirituel du mot
 théos et de notre mot Dieu, comme du nom Zeus de l'Être-
 Suprême, dans la valeur, toute matérielle, du mot sanscrit
 deva, brillant. Elle semble explicable seulement comme
 effet d'une préoccupation due elle-même à l'influence
 d'une école philologique pour qui, nous l'avons noté déjà,
 le sol des traditions profanes n'aurait rien reçu de la
tradition sacrée. Ce sol n'a pas été sondé par vous, pas
plus que par cette école aux clartés du texte hébreu. Les
richesses qu'il recèle et que l'on découvre en masse aux
clartés de ce flambeau, vous sont encore étrangères. Vous
ne les méconnaissez sans doute pas de parti pris, comme
la plupart des savants de nos jours. Vous n'avez pour
elles qu'un œil indifférent, comme tant et tant d'autres à
qui nul ne songe à en faire un crime. Mais avancer qu'il
serait sans utilité, sans profit pour la vérité scientifique
ou religieuse de chercher et de trouver, dans l'unanime
témoignage des traditions profanes, une incontestable et
décisive preuve de l'antériorité, de la certitude et de l'au-