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204               ÉTYMOLOCIE DU MOT DIEU

torité toute divine par conséquent du récit contenu aux
premiers chapitres de la Genèse hébraïque, me semble une
assertion difficile à justifier, à quelque point de vue que
l'on se place.
   Le monument de la religion universelle ou catholique
se compose historiquement d'une triple assise.
   A la base est la tradition primitive, base nécessairement
aussi large que la surface entière de la terre, puisque la
religion dont elle formait le fondement providentiel devait
être universelle.
   Au-dessus figure la loi mosaïque, sous laquelle se forme
le peuple providentiellement élu pour enfanter le Rédemp-
teur attendu des nations; expectatio gentium.
    Au sommet brille l'avènement de ce Rédempteur par
qui s'opère la réalisation de toutes les promesses spiri-
tuelles dont l'attente reposait en lui.
    Dans ces trois grands faits, le premier et le dernier sont
liés entre eux par l'indissoluble enchaînement de la filia-
tion, comme une conséquence est liée à ses prémisses. Ils
sont solidaires l'un de l'autre et ne peuvent se scinder.
    Or, abandonner, comme on ne le fait que trop aujour-
d'hui, la Genèse hébraïque à l'hostile action de toutes les
classes de la science indépendante ; — ne pas se soucier
 d'avoir une réponse péremptoire aux assertions sans cesse
renouvelées qui, au nom de cette science, placent la pre-
mière apparition de ce document, sa composition même
au temps de Moïse ; — arriver, comme conséquence, à
voir des catholiques toujours prêts, tels que M. Lenor-
mant, par exemple, à faire scientifiquement bon marché
de ses dates, de ses filiations, de la plupart de ses récits ;
— en un mot, laisser s'établir de plus en plus l'opinion
d'après laquelle les peuples, en se séparant après le déluge
 universel, (si tel déluge eut jamais lieu) n'auraient rien