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                                  LES

         BIBLIOTHÈQUES DE LYON
                               (SUITE) *




                Bibliothèque de M. Renard.

    Cette bibliothèque particulière s'est déjà fait un nom.
 Elle occupe une place distinguée dans le monde savant et
dans celui des bibliophiles par sa beauté comme par ses
richesses de toute nature. Je n'ai pas besoin, non plus, de
parler de l'obligeance de son heureux propriétaire ; on le
sait, il se plaît à en ouvrir les portes à tous ceux qui ai-
ment à la voir et à la consulter.
   Depuis douze ans environ, M. Renard s'est appliqué,
avec une rare persévérance, aidée par une belle fortune,
à former une collection remarquable d"un grand nombre
de livres, — généralement en belle condition — et dont
beaucoup sont vraiment précieux. C'est une Bibliothèque
et non un Cabinet qu'il s'est proposé de créer, et elle a
été commencée, — comme beaucoup d'autres — après
que M. Renard ne se fut occupé, pendant longtemps, à ne
réunir que des ouvrages en conditions ordinaires. C'est
en les comparant que, peu à peu, il est parvenu à rassem-
bler les livres d'amateurs, et qu'au goût de l'étude et de
la lecture est venu se joindre celui de la curiosité. Mais,
par suite de la localisation, à Paris (1), depuis un


   (*) Voir la précédente livraison.
    (1) Londres est devenu aussi le grand marché des livres anciens et
 rares. Aussi, bientôt on sera obligé de passer là Manche, si nous vou-
 lons étudier les incunables et nos curiosités lyonnaises. L'Angleterre
ne nous les rendra jamais. Dans ce pays, la loi ne pulvérise pas,
comme en France, la propriété et le patrimoine des familles, à la
mort de leurs possesseurs. Le père bâtit, meuble et orne sa maison
pour son fils, qui en jouit, à son tour, pour la transmettre ensuite
intacte à son aîné, qui la garde avec le même soin pieux pour ses
descendants, tandis qu'en France, pour obéir à la loi de l'égalité, si
funeste en tant de choses, dès que le père de famille a fermé les yeux,
le commissaire-priseur arrive, surtout quand il y a des mineurs, et"