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144 PERICAUD à Breghot, sur le sens des mots cerverin, brunettes et mas- (is, une lettre longue et détaillée, qui n'avait qu'un tort, celui de ne contenir que des conjectures. Ce n'était pas la première fois que Pougens lui écrivait. Breghot avait eu l'occasion de rendre compte à l'Académie de Lyon du pre- mier volume de VArchéologie française, publiée par Pou- gens, ouvrage qui est, comme on sait, un dictionnaire raisonné des vieux mots qu'il convipndrait, selon lui, de restituer au langage moderne, et Pougens avait ample- ment profité des remarques de Breghot pour la confection de son second volume, où ce dernier est cité presque à chaque page. Une autre question soumise par Breghot à ses amis resta également sans solution, leur fît donner leur langue aux chiens, comme dit Mme de Sévigné. Cette question tendait à savoir quelle est l'étymologie du mot charade, que Breghot n'avait trouvée nulle part, et qui ne lui paraissait pas remonter à plus de deux siècles. Aucun Œdipe ne s'étant rencontré parmi nos lettrés, nous leur viendrons en aide en leur disant, — avec le Dictionnaire Littré en main, — que ce mot, « mis en usage dans le commencement du dix-huitième siècle, vient de l'idiome languedocien, et que charrada, en langage provençal, signifie charrette. » (??) Nous touchons à une époque cruelle de la vie de Bre- ghot. Après neuf ans d'une union parfaite, sa jeune femme mourut, lui laissant quatre enfants, dont le plus âgé avait huit ans (1). « Ma femme était un modèle de vertu, écrit-il à son (1) En 1815, il avait épousé une demoiselle Faisan, appartenant à une famille honorable de Lyon.