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                      ET BREGHOT DU LUT                         145

ami. Je suis condamné à des regrets éternels, il n'y a
plus pour moi de bonheur sur la terre. » Il trouva du moins
un adoucissement à sa douleur dans la culture des lettres.
Déjà, dans cette même lettre, toute baignée de ses lar-
mes, il a comme une aspiration inconsciente, un retour
involontaire vers ses goûts favoris : il remercie Amanton
de l'avoir fait nommer associé de l'Académie de Dijon.
Mais une chose manque à la satisfaction qu'il en éprouve.
« En m'admettant dans votre illustre compagnie, écrit-il
à Amanton, vous m'avez séparé d'un parent, d'un ami
qui vaut mieux que moi, et pour lequel je réclame une
faveur semblable à celle qui m'a été faite. Vous devinez
que c'est de Pericaud, mon beau-frère, que je veux par-
ler. Nous avons été reçus simultanément à l'Académie de
Lyon et au Cercle littéraire. On nous surnomme ici les
inséparables. Outre les titres qui nous sont communs, il en
a de particuliers : tels, par exemple, que sa belle traduc-
tion de Minucius Félix, et différents opuscules que je vous
ai envoyés en son nom. »
   Cinq mois après, l'Académie de Dijon admit Pericaud
au nombre de ses élus, et réunit ainsi dans son sein les
deux inséparables.
   Breghot était trop épris des poètes du seizième siècle
et trop versé dans la connaissance du vieux langage, pour
s'en tenir à la réimpression des œuvres de Louise Labé.
Il voulut lui donner un pendant. A cet effet, il publia une
nouvelle édition des Rimes de vertueuse et gentille dame
Pernette du Guillet, contemporaine et compatriote de la
Belle Cordière, lesquelles n'avaient pas été réimprimées
depuis 1546, et qu'il accompagna d'un glossaire et de
notes précieuses pour l'intelligence du texte (4). Mais


  (1) Guillet (Pernette du), Lyonnaise célèbre au seizième siècle par
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