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120 BÉCHEVELIN dations à l'époque antique, tournait-elle immédiatement au sud et est-elle représentée par le chemin de Gerland ? La première hypothèse paraît la plus vraisemblable (1 ), mais elle semble alors contredire l'opinion que cette voie partait de Béchevelin, car les cartes modernes n'indiquent aucun rac- cordement entre Béchevelin et la route de Vienne ; le point le plus rapproché par où elle pût gagner le Rhône est sur le prolongement de la rue des Trois-Pierres, bien au nord de Béchevelin. Mais en regardant la carte avec attention, on reconnaît bientôt que l'alignement de la route de Vienne, passant devant la Madeleine, c'est-a-dire par conséquent, datant au moins du xiue siècle, aboutit a la tour de Bécheve- lin. Le chemin qui se prolonge sur la rue des Trois-Pierres est en réalité celui de Venissieux qui passe derrière et non devant la Madeleine. Il est à croire que lorsque le passage à Béchevelin fut abandonné, le chemin qui aboutissait à la route fut peu a peu usurpé par les particuliers, proprié- taires de terrains contigus, et fut ainsi détruit. Quant a l'embranchement qui relie la route de Vienne à la Grande- Rue-de-la-Guillotière, il est relativement moderne, car il forme une déviation assez brusque pour montrer que cette direction n'est pas primitive mais accidentelle. On fixerait assez exactement la date de ce changement, si l'on décou- (1 ) Cette hypothèse est en effet celle qui se présente la première à l'esprit, mais elle n'est peut-être pas la plus admissible comme je le dis ici. Un érudit qui a étudié la question sur place m'a communiqué des observations qui me paraissent très-fortes, je n'ose pas dire con- cluantes, car je ne suis pas assez autorisé pour formuler à cette égard une appréciation. Cette même raison me détermine à ne rien changer aux conditions que j'émets. Le judicieux écrivain auquel je dois ces remarques en fera bientôt, il faut l'espérer, l'objet d'une étude spéciale, qu'il serait inopportun de déflorer par des révélations intempestives.