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                        MAURICE S1M0NNET.                     461
jamais, et très-souvent il a fait paraître dans la Revue du
Lyonnais, des articles scientifiques ou fantaisistes, esti-
més et appréciés de ses nombreux lecteurs. Il a même es-
sayé plusieurs drames et comédies qui pourraient peut-
être bien un jour obtenir les honneurs de nos premières
scènes.
   « Mais si la mort de Maurice Simonnet est un deuil pour
les lettres, un deuil pour ses amis, un deuil surtout pour
une épouse éplorée, si digne d'une plus longue félicité,
elle est un deuil aussi pour les malheureux qui avaient
rencontré dans l'écrivain et le poète, l'homme aux senti-
ments nobles et généreux, toujours prêt à secourir toutes
les misères qui lui étaient dévoilées.
   « Aujourd'hui que nous reste-t-il de cette belle âme, de
cette grande intelligence, de ce dévouement sans bornes ?
Le souvenir.'... mais un souvenir que de tels actes, de tels
écrits et tant de vertus rendront ineffaçables.
   « Aussi est-ce le cas de lui adresser sur sa tombe, à peine
fermée, ces touchants vers qu'il avait composés comme
dernier hommage à un ami commun et qui, par un triste
revers de la destinée, peuvent s'appliquer à la douloureuse
circonstance présente.

        Il n'est plus, mais nos cœurs ont gardé son image ;
        Son nom sera longtemps parmi nous répété.
      ' 11 n'est plus, mais aussi la tombe est le présage
                   De l'immortalité !
        Grand Dieu ! parmi les maux que ta juste colère
        Fait tomber ici-bas sur les faibles humains,
        Est-il de châtiment, de peine plus amère
        Que les jours d'un ami brisés entre tes mains ?
        C'est briser le miroir où l'âme se reflète,
        L'urne mystérieuse où notre voix discrète
        Epancha tant d'espoir, de secrets, de douleurs ;
        C'est déchirer virant ce livre de nos cœurs,
        Ce livre où s'inscrivaient nos intimes pensées
        Et qui nousjes gardait fidèlement tracées ;