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                           DU SURNATCBEL.                   437
 trarium e/fectum vel ad contraritm modum faciendi, dicuntur
proprie miracula (1). » Elle a un autre avantage encore, celui
 de préciser le débat qui est entre nous et les incrédules, et
 d'écarter d'un seul coup toutes les questions secondaires qui
 pourraient embrouiller la discussion. En effet, allèguera-t-on un
 surnaturel qui serait le fait d'agents secondaires mais supérieurs
 à l'homme ? Notre définition n'en sera pas ébranlée, car, ou ces
 agents seront les intermédiaires de Dieu, et dans ce cas leur ac-
 tion sera le fait de Dieu même ; ou ces agents seront désavoués
 par Dieu, et dans ce cas, il faudra ranger leur action au nom
 bre de ces prestidigitations par lesquelles les faux Christs et les
faux prophètes s'efforcent de séduire la foule. Par cette définition
encore, soat exclus du surnaturel tous les faits merveilleux qui
ne seraient que le produit d'une vertu naturelle inconnue à
l'expérience. Que de tels faits puissent être rares et étonnants,
il n'y a pas lieu d'en douter, mais le rare et l'étonnant ne sont
point synonymes de miraculeux.
    Puisque le surnaturel en question contient nécessairement
une dérogation aux lois de la nature, il va de soi que le surna-
turel ne peut être le fait que de l'être souverain qui a créé les
lois de la nature. Ce principe parait si évident qu'il n'a même
pas besoin de preuves, attendu qu'au législateur seul appartient
le pouvoir de suspendre l'action de ses lois. Du reste, Dieu a
pris soin de l'affirmer quand il dit au livre de l'Exode (2) : Qui
parmi les dieux est pareil à vous, Seigneur, qui opérez les
merveilles ? Et dans le Psalmiste : Béni soit le Seigneur, Dieu
d'Israël, qui fait seul les merveilles (3)? Et dans le prophète
Isaïe : Je suis le Seigneur, tel est mon nom, et je ne donnerai
point ma gloire à un autre, ni ma louange aux idoles (&).
    Le surnaturel étant de la stfrte défini, vient notre deuxième
question : Le surnaturel est-il possible ? Disons tout d'abord
qu'il ne faut pas adresser cette proposition à ces philosophes
  (1) Ouest. 6, De potent, art.
  (2) XV. v. 11.
  (3) Psal. cxvxvi. 4.
  (i) XLU, 8 et 9.