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HÔPITAL DE LA QUARANTAINE. 353
fois qu'une courte apparition et n'avoir atteint qu'un petit
"nombre de personnes.
Le 24 novembre 1596, le sieur Magny, échevin, remontre
à l'assemblée qu'il y a quelque soupçon de contagion dans
la ville, et que la maison appartenant à Anthoine Guitan,
forgeron, passe pour être infectée de peste. Sur son avis,
les résolutions suivantes sont prises :
Les diots sieurs eschevins, avec un bourgeois de la
dicte ville, s'en yront visiter les maisons de ceste ville
pour sçavoir et recognoistre les estrangiers qui y sont et
feront vuyder à ceulx qu'il cognoistront estre de besoingt.
Deffenses sont faictes aux bourgeois et habitants de la
dicte ville de ne louer leurs maisons à des estrangiers
sans, au préalable, en advertir les sieurs eschevins ; et
est pour adviser aux accidents et malheurs que sont ad-
venus cy devant et adviennent ordinairement, Ã payne,
contre les contrevenants, de répondre de leurs propres et
privés moyens.
Et pour le regard de la dicte maison pestiférée, à An-
thoine Guitan, forgeron , a esté résollu que l'on fera sortir
tous ceulx que sont dans la dicte maison soubsonné ; et
aussi que l'on fera sortir les meubles y estant, en l'hospi-
tal neuf hors la ville.
D'advantage, l'un des habitants en la dicte ville, pour
le soubson de la contagion que l'on ha estre en sa maison,
sera exhorté, de la part des dicts sieurs eschevins, de se
retirer avec sa femme, enfant et mesnage hors la dicte
ville, pour quelque temps, et que la ville l'assistera de ce
quelle pourra, et ou il ne vouldra sortir par amitié, on le
fera sortir par force, aussi que aultres que l'on pensera en
avoir fréquenté la maison pestiférée, que les dicts sieurs
eschevins leur feront vuider la ville.
A aussi esté résolu, pour ce que la contagion est sur-
venue en ceste ville, que les dicts sieurs eschevins feront
retirer les paouvres estrangiers que sont retirés en la dicte
ville, chascun en leur lieu ; leur ayant, au préalable,
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