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346                  HÔPITAL DE LA QUARANTAINE.
vinst quelque désastre en ceste ville ; que Dieu ne veuille. $-
   Au printemps nouvelles alarmes.
   « Le lundy 25 mars 1585, a esté remonstré, par les dicts
sieurs eschevins, qu'il seroist en besoingt garderies portes
de la dicte ville, tant pour le soubson des gendarmes et
bruits de guerre que l'on creint s'acheminer en ces quar-
tiers ; aussi la contagion de peste que est en quelques vil-
lages circonvoisms de ceste ville de Villefranche. Et a esté
résollu, par les susnommés, qu'il sera proclamé à son
de trompe, par les carreforts de la dicte ville, de faire vuy-
der les pourceaulx dans troys jours hors de la dicte ville,
à poyne de troys escus vingt sols d'amende, de confiscation
des pourceaulx (1) pour estre applicable aux paouvres ;
que tous les fumiers sis es murs d'icelle seront enlevés
hors la ville dans ung moys , et le dict moys passé, sera
permis, à qui bon semblera, prendre et enlever les fu-
miers et les faire prendre pour les emmener en leur héri-
taiges. Et seront condamnés les propriétaires des dicts fu-
miers, par faulte de les avoir enlevés le dict moys, en cent
sols d'amende applicables comme dessus aux paouvres. »

   (1) Ces animaux si souvent proscrits étaient-ils alors une cause bien
réelle d'insalubrité, et ne rendaient-ils pas les même services que les
cbiens errants dans les villes turques, et les vautours Urubus dans celles
de l'Amérique intertropicale ?                               >
   Il n'existait alors à Villefranche aucun service permanent pour la pro-
preté des rues. Les ordonnances municipales rendue; jusqu'en 1722, lors
de la dernière apparition que fit la peste, et l'accord de la même époque
avec David Mercier, granger de M. de Saint-Fons, n'eurent qu'une appli-
cation temporaire, limitée à la durée du fléau. Ce service ne paraît défini-
tivement établi qu'à la date du 25 novembre 1730, à la suite du contrat
passé avec Benoit Burdin, voiturier, « pour qu'il enlève, dans la Grand-
rue, et dans celle des Frères et des Fayettes, une fois chaque semaine, les
boues qui seront accumulées sur un des coins du pave royal, a mesure
qu'elles y seront portées parles soins des propriétaires, pour être condui-
tes hors de la ville, dans les endroits convenables, autres que dans les che-
mins, moyennant la somme de 120 livres. »