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                     HÔPITAL DE LA QUARANTAINE.                          343

 portes qui auraient enireint les ordonnances sûr l'entrée
 des étrangers.
    Toutes ces sages mesures ne parvinrent pas à préserver
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 la ville.                                                      '
   Dans une assemblée des notables, du 16 septembre. 1582,
 ceux-ci consentent à ce que huit d'entre eux soient désignés
 par les échevins pour employer le reste de l'argent prêté
 à la ville par divers particuliers pour secourir les indigents
 atteints de la peste.
    Quels furent les ravages du fléau? rien ne le dit. On ne
 sait rien non plus sur sa durée cette année. Des services
que rendit l'hôpital, il n'est pas même question. Toute la
prévoyance, des habitants paraît s'être bornée aux mesures
d'isolement les plus rigoureuses.
   Quant aux secours médicaux, on peut juger de ce qu'ils
étaient à Villefranche, en voyant ce qui se passait à Lyon
à la même époque. Les plus habiles médecins de la ville,
assemblés pour préciser la nature du mal et instituer un
traitement, se bornèrent à discuter s'il provenait de l'in-
fluence maligne des astres ou de la colère de Dieu, et ne
parvinrent pas à conclure (1).
   Il ne restait donc que des secours religieux à offrir aux
misérables infects, mais le clergé séculier ne pouvait
suffire à cette tâche accablante j il fut secondé par les reli-
gieux de plusieurs ,ordres, et parmi eux les relations
contemporaines citent, pour son dévouement infatigable,
Je jésuite Edmond Auger.


  (1) D'après Laurent Joubert, chancelier de l'université de Montpellier
en 1574, et l'un des plus savants hommes dp. son temps, la cause de la
peste : « est une vapeur maligne et arsenicale formée en l'air par les mé-
« langes des vapeurs- de la terre pourries et corrompues, attirées en l'air
« par la force des constellations, et par lu, rencontre des astres mauvais et
« antipathiques à l'esprit vital. »
  Pour produire cette lumineuse explication, le savant chancelier a com-
biné la théorie des Iatrochimistes avec celle des Astrologues.