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                           LA SAINTE-CÉCILE.                 281
 on pourrait y adapter des paroles d'opéra, et il ne serait nulle-
-ment déplacé sur la scène ; je suis même étonné que le fameux
contre-pointiste ait écrit un accompagnement aussi maigre.
   Enfin, nous arrivons à YEMe, de Mendelsshon, qui remplis-
 sait toute la seconde,partie.
   On avait eu soin d'imprimer sur les programmes tout le texte
de la traduction française de l'oratorio, ce qui a été d'ua grand
secours pour les auditeurs. Ils ont pu voir quel était la contex-
ture du sujet choisi par le musicien.
   Elie, envoyé par Dieu, annonce que les eaux tariront pendant
un an dans Israël. Consternation des Hébreux. Obadja leur
donne le conseil d'avoir recours à la prière :
                 Dieu se donne au cœur sincère
                 Qui le cherche et qui l'espère
                       Avec ardeur,
                 Qui l'invoque en sa prière ;
                      Dieu cède au cœur
                       Plein de ferveur.
               Ah! quand pourrai-je ouvrir la paupière
               Aux rayons si doux de sa lumière ?
               Ah! quand pourrai-je, loin de la terre,
               M'abreuver de l'eau qui désaltère,
                      De l'eau qui régénère !
                       Toi que j'espère,
                 Viens, Seigneur, et m'éclaire.

   Ces vers de mirliton laissent supposer qu'on a mis en musi-
que un Dictionnaire de rimes.
   Mais le peuple est découragé.
   Les anges interviennent et conseillent à Elie de fuir un pays
où l'on prie si mal et où l'on boit si peu.
   Ici, la scène change, sans qu'on s'en doute, et le poète nous
transporte chez la veuve de Sarepta. La pauvre femme vient de
perdre son fils :
                 J'ai pleuré la nuit entière
                 En implorant le Seigneur.
                     Ah ! je n'espère