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           GÉNÉALOGIE I>Ei COMTES DE VINTEMHXE.         2G5

que les moyens qu'il avoit me défailloient : tellement que
si bien ie me propose devant les yeux le comte Guido
ou Jean de Vintemille, Michel Paleologue ou Théodore
Lascaris, qui ont faict choses louables en leur temps,
n'ayant autre moyen ie n'advanceray non plus que celuy
qui faict des chasteaux en Espagne, ou qui songe en .veil-
lant, tant pourn'estre né à cela, que pour n'avoir esté
accompagné de bonne fortune en toutes mes actions ; et
n'estois de ceux qu'elle avoit aymez et exaltez jusques
aux cieux. Que si i'avois senty quelque faveur des grands
en considération, de consanguinité ou alliance, qu'ils
m'ayent aydé en la bonne fortune et secouru en la mau-
vaise, ie recognois le tout dé la bonté de Dieu, qui a eu
pitié de mes longues adversitez et m'a donné moyen de
faire quelque service agréable aux grands, lesquels n'ont
esté ingrats en mon endroict quand ie les ay requis de me
mettre soubs les aisles de leur protection ou me préserver
d'une calomnie. La plus grande considération est celle de
la postérité, à laquelle on ne doibt cacher ce qui est à
eux et que on ne leur peult oster comme venant à eux
par leurs ancestres. Mais vous sçavez que^ie vous ay
donné deux raisons au contraire. L'une prise sur l'exem-
ple de Stilphon, recité par Plutarque, lequel donna tous
ses biens à ses amys, sans rien laisser à ses enfans, et
comme il fut repris de ceste rudesse et cruauté, respbn-
dit que si ses enfans estoient vertueux, ils en acquere-
roient plus par la faveur de Dieu que .luy-mesme n'en
avoit ; mais s'ils estoient vitieux, il ne vouloit qu'ils se
peussent prévaloir de son bien pour mal vivre. Aussi se-
rois-ie bien marry que mes-enfans s'armassent de mes
moyens, ne que peussent employer la faveur des grands
qui me sont ou parents ou amys pour estre vitieux ou
dissolus, sçachant bien que s'ils ayment la vertu, Dieu ne