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                          PALEONTOLOGIE

       LE CROCODILE DE MONTJ1ERLE (STEHEOSAUIUJS BUBOENSIS).

   Il y a quatre ans environ, des ouvriers tirant de la pierre d'une carrière
à Mont merle, hameau de la commune de Treffort, ramenèrent à la lu-
mière, qu'elle n'avait pas revue depuis quelques centaines de siècles, une
tête de crocodilien d'une dimension monstrueuse. Pas une dent ne man-
quait aux deux horribles mâchoires. Puis arrivèrent des membres énormes.
Un d'eux, brisé, laissait voir ses moelles qui n'avaient pas perdu leur
couleur rosée : un chien eût essayé d'y mordre tant cela gardait de vie. A
la forme de son museau, la bête effroyable semblait parente de ces petits
caïmans de huit à dix pieds de longueur qu'on trouve dans les fleuves
d'Amérique ; mais elle avait pu avoir des dimensions triples. Le proprié-
taire de la carrière (M. Chauut), donna le précieux fossile au musée de
Bourg. Un savant lyonnais ( M . Faisan), dénonça son existence à un
confrère, M. Deslongchamps, professeur à la Faculté de Caen, lequel n'eut
de paix qu'il n'eût obtenu de la mairie de Bourg que le saurien lui fût ex-
pédié contre un reçu. Il promettait de lui donner un état c i v i l . . .
   Au commencement de 1869, M. Deslongchamps manda que le monstre
était unique en son espèce et qu'il lui fallait un nom. La Société d'Emu-
lation fut consultée : le monstre fut baptisé Sleneosnurus burgensis. Et
nous n'en ouïmes plus reparler.
   Récemment, la Mairie s'étonnant qu'une bêle unique en son espèce et
si bien nommée ne fit pas causer d'elle davantage, s'informa. M. Deslong-
champs a répondu avec un louable empressement. Il conçoit mieux que pas '
un, il se surfait peut-être notre sollicitude à l'endroit du crocodilien, n o -
tre compatriote, il nous donne de ses nouvelles avec effusion, Je transcris :
    « J'ai déjà eu bien des pièces palrontologiques à ma disposition, jamais
je n'ai eu de telles difficultés à les dégager de leur g a n g u e . . . » Celle qui
enveloppe notre saurien et l'a si bien conservé « est un calcaire plus dif-
ficile à entamer que du s i l e x . . . . et les os étaient friables ! jugez du tra-
vail ! . . . Je no pouvais donner un coup de ciseau ou de burin qne les par-
ties déjà dégagées ne fussent consolidées. Il m'a fallu du temps et des pré-
cautions inouics pour ne rien endommager.... L'extrémité du museau a
été isolée, les deux mâchoires dégagées, avec leurs dents intactes. L'ar-
ricrc-cràne mutilé a été restauré en stuc. Une série de vertèbres cervica-
les et dorsales, logées sous la tête dans une posilion incommode, m'a
donné plus de peine que le reste. Toutes sont isolées maintenant, no-
tamment la l r c cl la 2 e qui, dans le genre sleneosaurits, sont (normale-