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          LE TABLEAU DU PÉRUGIN AU MUSÉE DE LYON.                  15

de cette Å“uvre magnifique, se virent dans l'obligation de
les restituer.
    La ville de Lyon, de son côté, se trouvant dans la
même position, sentit que le Pape seul était le véritable
propriétaire. Artaud, alors directeur du musée, s'adressa
à M. le comte Roger de Damas, gouverneur de la \ 98 divi-
sion militaire, et le pria d'écrire à Rome. La réponse du
Saint-Père fut des plus bienveillantes, et, en considération
des témoignages d'attachement et de dévouement que la
population lyonnaise avait donnés à sa personne toutes les
fois qu'il avait passé dans cette ville, il fit présent de ce
tableau à la ville de Lyon comme un témoignage de sa
reconnaissance. Les expressions bienveillantes de la lettre
de Sa Sainteté sont des plus flatteuses et des plus Honora-
bles pour notre ville ; on les trouve consignées dans les
catalogues du temps (4).
    Or, il est à remarquer que le Pape réclamant le tableau
du Pérugin pour le réunir à ceux dont il formait le musée
du Vatican, ignorait les mutilations dont ce bel ouvrage
avait été victime. Il ne l'aurait pas reçu tronqué et mu-
tilé, donc, en le donnant à la ville de Lyon , il croyait le
lui donner tout entier, tel que son prédécesseur Pie vi
avait été obligé de le livrer, et tel qu'il était connu dans
l'Italie.
   Le directeur des musées d'alors n'avait qu'à recher-
cher les parties détachées de l'œuvre que le Pape don-
   Ci) « La viva memoria che il Santo Padre conserva délie testimo-
« nianzo di divozione e di attacamento date alla sua sacra persona
« dal popolo lionese e tutte le volte che e transita per codestà città,
« e délia religione che lo distingue , non le a permesso di negare ad
« un' popolo si ben merito, la grazia che egli a domandato. »
   Le saint Père termine sa lettre en disant qu'il donne ce tableau
« in attestato délia grata sua rimembranza per la città di Lione. »