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                                POESIE

^5UVV                  LES ANGES S'EN VONT
         Dialogue d'une vieille tante avec sa nièce âgée de quatorze ans.

                                  LA TANTE.

        Qu'il était gracieux cet ange aux longues ailes
              Qu'enfants, on nous montrait !
        Sur un fond bleu d'azur tout bordé de dentelles,
              Des deux, il descendait.
        On nous disait : Chéris, il garde votre place
              Aux pieds de l'Éternel ;
        Mais, prenez garde, enfants, qu'un gros péché ne fasse
              Pleurer l'ange du ciel.
        Nous le baisions souvent, ravis de son sourire
              Et de son nimbe d'or ;
        Et nous rêvions, la nuit (chaque âge a son délire),
              Qu'il nous disait : Encor ! •

                                  LA NIÈCE.

            Mon père prétend qu'on radote
            Quand on parle d'anges bénins,
            C'était du temps de la gavotte
            Qu'on croyait à ces gardiens.
           Pour m'instruire, j'ai les images
           De mon grand et savant journal
           Qui sait très-bien, sans vieux adages,
           Enseigner le bien et le mal.