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405 Et l'étoile du ciel ajoutait : Dans tes yeux Moi je ferai tomber mon reflet lumineux, Pour un de ces aveux qu'à sa tendre famille Ose à peine, en pleurant, faire la jeune fille. Moi, je viendrai danser dans tes rêves d'amour Disait le papillon ; les rubis de mes aîies, Sur tous tes souvenirs, comme un rayon du jour, Jetteront à la fois leurs vives étincelles ; Mais il faut sur ton front me laisser reposer, Et je te donnerai mon plus tendre baiser. Puis d'autres voix disaient : Sois de notre famille, Viens chanter avec nous, rieuse jeune fille. A tous ces cris d'amour son ame répondait. Tant de bonheur couvait sa vie à peine éclose, Qn'ignorante du monde, hélas ! elle chantait, Sans voir le dard cruel qui déchirait la rose ! Jamais un chant de deuil n'avait glacé son cœur, Comment eût-elle pu deviner la douleur ? Et, quand tout souriait dans sa douce famille, Comment n'eut-elle pas chanté la jeune fille. Mais, un jour, du milieu de ses rêves joyeux Un souffle l'emporta sur un autre rivage ; Bien loin du sol natal sous un ciel nébuleux Où le soleil est froid, où les ris du jeune âge N'ont pas même d'écho dans le parfum des fleurs,