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 divers travaux utiles, entrepris dans le but d'éclairer l'histoire médicale de
 la folie.
    Sans doute, quoiqu'il en soit , M. Boltex saura utiliser ses premières
éludes ; le nouveau poste qui vient de lui êlre confié par le gouvernement
lui permettra de continuer ses recherches scientifiques ; mais les relevés sta-
tistiques d'un vaste hôpital ne seront plus là pour témoigner du succès de ses
méthodes , et cette expérience de huit années sera perdue pour l'Hospice de
l'Antiquaille.
    Chargé, à diverses reprises, de prononcer le discours d'ouverture du cours
de clinique établi dans cet hospice, M. le docteur Boltex a successivement
traité les questions suivantes : Du siège el delà nature de l'aliénation mentale ;
des hallucinations ; de la médecine légale des aliènes, dans ses rapports avec la
législation criminelle. Au moment de se retirer, il lui restait à faire connaî-
tre , par un aperçu statistique , les diverses espèces de folies qui se sont
succédées dans son service et les moyens curatifs qu'il leur a opposés : c'est
là le double but qu'il s'est proposé dans le compte rendu dont nous nous
occupons ici.
   Sans nous arrêter aux chiffres de détail donnés par l'auteur et laissant de
côté les classifications, nous dirons que la proportion des guérisons a été de
1 sur 5 environ pour les femmes, et d'un peu plus de 1 sur S pour les
hommes. Ces résultats, el ceci est important à noter, ont été obtenus sur un
ensemble composé en grande partie de malades atteints d'affections incura-
bles.
   Le traitement physique , sauf les modifications exigées par des circonstan-
ces particulières, s'est composé le plus ordinairement des saignées, de»
bains, des douches, des purgatifs et des exutoires; les autres moyens, préco-
nisés par les auteurs, n'ont trouvé que de rares applications.
   Quant au traitement moral , l'isolement est placé en première ligne par
l'auteur : « En éloignant, dit-il, les aliènes de leurs parents et de leurs amis ,
» en les arrachant à toutes leurs habitudes , on opère sur leur esprit un change-
» ment utile, parce qu'ils sont forces de se soumettre ù des étrangers sur lesquels
» ils n'ont aucun empire ; leur volonté se trouve ainsi brisée , ce qui est de la
» plus haute importance. »
   Ces malheureux doivent être traités avec humanité ; mais il est bon , dé»
leurs premiers emportements, de leur prouver qu'ils ne sont pas les plu»
forts. II faut les occuper continuellement, surtout à des travaux manuels et
leur procurer toutes les distractions compatibles avec leur état.
  « Pour que le traitement moral de la folie soit possible , continue l'auteur ,
» il faut que l'hospice soit lui-même, suivant l'heureuse expression de M. Esquirol,