Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                         8
Lui montrant le Sauveur, le Calvaire, Solime,
Ornant l'autel du temple et la tombe des rois ;

Laissez-moi remuer votre noble poussière ;
Lire, comme en un livre, a genoux sur la pierre,
Le dogme dans le jaspe et le porphyre écrit,
Traduire, en murmurant quelques saintes paroles,
Tous vos mystiques sens, tous vos pieux symboles,
Et dans le Bon Pasteur, adorer Jésus-Christ?

Ville où l'éclat des jeux n'attire plus la foule,
Sur ton sein assoupi que d'histoires l'on foule ;
Que de sonores voix rappellent ton passé,
Les chants et les plaisirs imités de Bysance
Et tes tristes revers, et ta haute puissance,
Et ton astre obscurci, mais non point effacé !

Recueille dans ton cœur l'espoir et la prière.
Dieu n'a donné qu'un temps pour fournir sa carrière,
A tout peuple abrité par sa main, ici-bas.
L'art couronne toujours ta tête taciturne,
Il te reste un empire, une auréole et l'urne
Du poète divin qui mourut dans tes bras ;

De Dante, à qui tu fus si courtoise et si douce,
A qui tu fis un lit de roses et do mousse,
Pour que son luth charmât tes suaves jardins,
Dante qui te vouait un amour si Adèle.
En ce monde, ta part est encor grande et belle,
Et d'augustes cités convoitent tes destins.
                                     Joseph BARD.