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259 plus voir attaché à son culte, M. Bourgeois, dont la mo- destie a toujours retenu la plume, mais dont le nom se trouve inscrit honorablement dans les ouvrages d'Olivier. De Villers voyait s'avancer la vieillesse, sans en éprouver les ennuis, lorsque la mort vint blesser son cœur dans ses affections les plus chères en lui enlevant son épouse. Privé de cette seconde moitié de lui-même, son regard se porta avec inquiétude sur l'avenir de sa fille, unique ap- pui de ses derniers ans, seul objet capable de l'attacher eucore à la vie. Pour assurer à son enfant un sort plus heureux, il se résigna à un grand sacrifice ; il songea à vendre sa collection d'histoire naturelle, fruit de tant de peines et de tant de soins, et son cabinet de physique, re- marquable par le nombre et la beauté des machines, dont plusieurs étaient de son invention. Instruite de sa détermination, la cour de Russie lui fit faire des offres brillantes : l'état des finances à cette épo- que ne permettait pas à la ville de Lyon d'en faire l'ac- quisition ; il préféra les céder à un de nos concitoyens à un prix modeste, plutôt que de les,voir passer dans la main des étrangers. Cependant un témoignage de la voix publique devait lui laisser la douce consolation qu'il n'avait pas passé inutile sur la terre. Le gouvernement avait demandé à connaître les hommes du département dignes d'avoir droit à sa bienveil- lance par leurs découvertes utiles (1), leurs services rendus à (1) Le rapport citait, entr'aulres, les machines suivantes: 1° Le mouvement de l'année présentant les trois mouvements du globe terrestre, dont deux d'occident en orient, pendant que l'axe se meut d'orient en occident. 2° Le mouvement de la ligne des absides lunaires en neuf ans, et celui des nœuds en dix-huit ans. 5° Le mouvement des planètes dans leurs ellipses respectives. •4° Les trois lois de Kepler en expérience. 5° L'accéléralion des planètes dans leurs ellipses.