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 tellement craindre, que le duc de Gandie avait traité avec luï
  et quelques centaines de ses gens. On leur avait équipé un
  vaisseau pour aller servir en Italie, comme compagnie franche.
 Arrivé à Naples, Sernem quitta sa troupe, comme étant engagé
  dans les ordres ecclésiastiques et i n c a p a b l e , à ce t i t r e , de
 l'état militaire; il vint s'établir à Milan , et, de société avec
 une fille Ferrera, il y monta une maison de jeu qui fut aussitôt
 fréquentée parlajcune noblesse de la ville. Il fut question, un
 jour, parmi cette troupe libertine, d'un collier très précieux que
 deux joalliers juifs avaient proposé à la vice-reine, qui en avait
 trouvé le prix trop élevé. On résolut aussitôt de se l'appro-
 prier au prix d'un crime. La Ferrera est couverte d'habits ma-
 gnifiques, et sous îe nom d'une sœur de la p r i n c e s s e , oi>
 mande les juifs pour voir et acheter les précieux bijoux. Eux
 d'accourir; mais ils sont aussitôt assassinés et dépouillés. Un
incident imprévu fit découvrir le crime auquel plusieurs fils
des plus grandes maisons avaient participé. Ils se hâtèrent
de faire partir Sernem et la Ferrera, dont les révélations les
auraient compromis. Mais les instantes sollicitations du gou-
verneur de Milan les suivirent en F r a n c e , pour obtenir leur
extradition, et ils ne furent pas plutôt arrivés à Lyon qu'ils
furent saisis et consignés dans la prison de Roanne. Quelques
jours après, Sernem s'évada. Cet incident fit grand bruit, l'am-
bassadeur d'Espagne ayant intéressé le ministère français
dans la poursuite du bandit. De La Font, qui l'avait visité dans
sa prison , lui avait donné de l'argent et avait sollicité p o u r
lui, fut soupçonné d'avoir aidé à l'évasion. H e u r e u s e m e n t ,
le bandit fut repris à Milan, où il était revenu. Ses com-
plices le firent empoisonner dans sa prison pour étouffer le
procès.

   Délivré de ce péril, Mathieu De L a F o n t f u t nommé, en 1682,
l'un des recteurs de la Charité. A cette époque , l'œuvre des
enfants trouvés, aujourd'hui la principale charge de l'établisse-
m e n t , pesait sur l'hôpital du Pont-du-Rhône. A sept ans , seu-
lement, ces enfants passaient dans la maison de la Charité o Ã